23 Oct 2022
par colettedc
dans Ateliers
Tags:attachement, détente, environnement, objet, saveur de vie, souvenirs, vie

ICI
Défi N°270
À la barre :
ANNE
Son thème : Ces objets qui font notre environnement :
Elle nous propose de faire parler un objet qui raconte sa propre histoire
pendant un moment déterminé ou bien son quotidien.
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Poupée petit soldat
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Nous en étions vers la fin de la guerre et, j’attendais bien sagement au magasin général que quelqu’un daigne jeter les yeux sur moi, moi, poupée petit soldat. Un jour, une dame entre au magasin et, se dirige immédiatement vers moi. Je frissonnais de bonheur. Elle m’amène au comptoir, donne de l’argent à la caissière qui, elle, me dépose dans un sac de papier brun. La dame m’amène avec elle.
Dehors, je me demandais bien quel serait mon sort mais, je fis confiance. Nous voilà à la maison. La dame ouvre le sac et me confie à Colette. À ce moment précis, je me rends compte que c’est certainement sa maman. Passent les jours et, je me rends compte également, que je suis là, pour une bonne cause. La dame, sa mère, attendait un bébé et ce, depuis quelques mois déjà.
Dans les années quarante, il faut bien se l’avouer, les mamans n’avaient pas besoin d’échographie pour en découvrir le sexe du bébé, simplement la façon dont piochait le petit être en devenir leur suffisait amplement.
La maman de Colette désirait fortement donner à son bébé le prénom de Gaétan mais, son papa ne voulait pas, pour tout l’or du monde, y consentir. Alors, elle dit à sa petite fille de trois ans, ton petit soldant, il se prénomme Gaétan.
Toujours est-il que Colette était proche de son papa. Il la berçait souvent mais, lorsqu’il voulait l’asseoir sur ses genoux, elle me réclamait lui disant oui, mais avec mon p’tit Gaétan. De même, il s’est habitué à entendre mon prénom.
Puis le jour venu pour la naissance du bébé, ses parents la gardèrent à la maison, couchée dans une chambre du haut, pensant qu’elle n’en aurait nullement connaissance mais, ce ne fut pas le cas. La voilà qui se met à pleurnicher. Son papa monte alors nous chercher. Il nous a pris sur ses genoux.
Lorsque la grand-mère de Colette sortit de la chambre avec le bébé, elle le déposa sur la table de la cuisine et s’installa pour le laver. Colette s’exclama : Oh ! le beau p’tit Gaétan. À ce moment-là, son papa s’approcha de la porte de la chambre et dit à son épouse : C’est ainsi qu’on le prénomme, hein. Oui, certain, qu’elle lui répondit.
C’est ainsi, qu’à force de me côtoyer, mon prénom fit son chemin et, c’est ainsi aussi, que j’accomplis ma mission pendant ce moment déterminé.
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Bonne semaine,
Colette
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