Défi N°230
À la barre :
Pour ce jeudi poésie : elle nous demande :
un extrait d’une pièce classique
Molière, Corneille ou Racine.
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Extrait : Théâtre classique
Les précieuses ridicules
Comédie
Représentée au Petit-Bourbon
Molière
1660
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Scène Vll
Mascarille, deux porteurs.
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MASCARILLE : Holà, porteurs, holà ! Là, là, là, là, là, là. Je pense que ces *marauds-là ont dessein de me briser à force de heurter contre les murailles et les pavés.
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PREMIER PORTEUR : Dame ! C’est que la porte est étroite : vous avez voulu aussi que nous soyons entrés jusqu’ici.
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MASCARILLE : Je le crois bien. Voudriez-vous, *faquins, que j’exposasse l’embonpoint de mes plumes aux inclémences de la saison pluvieuse, et que j’allasse imprimer mes souliers en boue ? Allez, ôtez votre chaise d’ici.
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DEUXIEME PORTEUR : Payez-nous donc, s’il vous plaît, Monsieur.
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MASCARILLE : Hem ?
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DEUXIEME PORTEUR : Je dis, Monsieur, que vous nous donniez de l’argent, s’il vous plaît.
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MASCARILLE, lui donnant un soufflet. Comment, coquin, demander de l’argent à une personne de ma qualité !
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DEUXIEME PORTEUR : Est-ce ainsi qu’on paye les pauvres gens ? Et votre qualité nous donne-t-elle à dîner ?
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MASCARILLE : Ah ! Ah ! Ah ! Je vous apprendrai à vous connaître ! Ces canailles-là s’osent jouer à moi.
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PREMIER PORTEUR, prenant un des bâtons de sa chaise. Çà ! Payez-nous vitement !
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* Maraud : Terme injurieux qui se dit des gueux, des coquins qui n’ont ni bien ni honneur, qui sont capables de faire toutes sortes de lâchetés.
*Faquin : se dit aussi en quelque sorte figuré, pour un homme sans mérite, sans honneur, sans cœur, digne de toute sorte de mépris.
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Bon jeudi,
Colette
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